Comment penser et agir pour entreprendre
Quel est le processus suivi par les entrepreneurs ayant réussi ? En 2001, une universitaire, Saras Sarasvathy, est allée à la rencontre d’entrepreneurs qui ont réussi dans la création de leur entreprise et a mis en évidence que ceux-ci suivaient une démarche et un raisonnement qui va à l’encontre de certaines idées reçues.
Le plus souvent, l’entrepreneur qui réussit applique une autre logique que la logique causale qui lui est presque opposée : la logique effectuale.
Dans cette logique, l’entrepreneur part des moyens dont il dispose et recherche les effets que ces moyens peuvent lui permettre d’atteindre. Un effet atteint devient alors un nouveau moyen, permettant d’atteindre de nouveaux effets et ainsi de suite…
S. Sarasvathy a fait le constat que le but poursuivi est rarement précis et représente davantage un sens global pour l’entrepreneur. En procédant ainsi, il n’est pas prisonnier d’objectifs concrets et peut progresser en découvrant de nouvelles perspectives impossibles à envisager au départ.
Pour simplifier, voici en quelques mots notre interprétation pratique de la démarche effectuale, en cinq principes :
1. Chercher les effets possibles des moyens à disposition
Alors que la stratégie classique consiste à définir des objectifs et ensuite chercher les ressources nécessaires à leur atteinte, l’idée ici est de partir des moyens à sa disposition pour définir des buts. La stratégie classique cherche les moyens permettant d’obtenir un effet souhaité et la démarche effectuale cherche les effets possibles des moyens et ressources dont on dispose. Même quand on a peu de moyens, on en a toujours, comme sa personnalité, ses savoir-faire ou ses relations.
2. Connaître sa perte acceptable
Plutôt que de décider sur l’estimation d’un retour attendu, les entrepreneurs raisonnent plutôt en termes de perte acceptable. Ils tentent quelque chose en sachant ce qu’ils peuvent perdre au pire et quelle sera leur meilleure solution de repli. Ils savent qu’ils peuvent se permettre cette perte et s’accordent ainsi le droit à l’erreur.
3. Créer des partenariats avec des parties prenantes
Si connaître la concurrence est un pilier d’une stratégie classique pour prendre pied sur un marché, les entrepreneurs cherchent plutôt à créer des partenariats avec certaines parties prenantes pour construire un avenir ensemble. La démarche consiste à réaliser une sorte de patchwork avec des parties prenantes partantes, sans être capable de dire au départ avec qui, et quelle forme il aura.
4. Tirer parti des imprévus
Les entrepreneurs prennent en compte les imprévus et en tirent parti. Il est fréquent de partir sur une idée, et d’en exploiter une autre à la suite d’une observation fortuite, d’une erreur ou d’un accident.
5. Agir plutôt qu’analyser, pour inventer l’avenir
La démarche effectuale s’appuie davantage sur une recherche permanente d’adaptation. Elle privilégie l’action, l’essai, comme source d’apprentissage et de transformation de son environnement, plutôt que d’être le produit d’une démarche d’analyse.
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